samedi 31 octobre 2009

De jour en jour perdu

Paroles  Luc LANDI
Musique et chant: Michèle GARANCE

De jour en jour perdu

J’ai parfumé ma chambre de timides bouquets
Assombri cette ambiance en tirant les volets
Pour parcourir encore nos soirs de lunes anciennes
J’ai attendu patient qu’enfin elle revienne

De soleil en soleil
J’ai espéré souvent
Du soir jusqu’au réveil
Que ces matins brûlants
Ne soient jamais rien d’autres
Que des soleils levants
Aux couleurs douces et chaudes
Qui vont vers le couchant

Je laisse vieillir mon corps au rythme des saisons
Me persuade encore bien plus que de raison
Que vous plaire à jamais n’est pas plus un honneur
Que mourir à vos pieds en chantant mes rancœurs

Je veux des paradis vivants où s’éteint la lumière
Des justes, des braves palliant à nos instants de guerre
Je veux que nous reviennent tous ces instants primaires
L’honneur et la vertu mais surtout pas l’enfer

De soleil en soleil
J’ai espéré souvent
Du soir jusqu’au réveil
Que ces matins brûlants
Ne soient jamais rien d’autre
Que des soleils levants
Aux couleurs douces et chaudes
Qui vont vers le couchant

J’ai habillé mon corps pour ainsi dire vêtu
De ces couleurs absurdes qui vont vers l’ingénu
Suivi des modes idiotes, je n’en dirai pas plus
De tout cela me reste à peine du vécu

J’ai transformé mon âme pour ainsi dire vendue
A des idées malsaines parfois même inconnues
J’ai avancé ainsi mais ai-je vraiment vécu ?
De soleil en soleil de jour en jour perdu


De jour en jour perdu
J’ai espéré souvent

jeudi 29 octobre 2009

J'ai pas compris

Paroles: Bernard PICHARDIE
Musique et chant: Michèle GARANCE

Création: Octobre 2007
Bernard a su trouver des mots très pudiques sur le thème délicat de l'inceste.


J'ai pas compris

J'ai pas compris
Tes mains sur moi
J’ai pas compris

Au creux des draps
C’était ma vie
Entre tes doigts

Tu as posé
Tes crocs sur moi
Tu as posé

Maint'nant j'ai froid
J’veux oublier
Les traces de toi

J’ai pas voulu
J’ai supplié
J’ai pas voulu

Tu es passé
Sur mon corps nu
Que tu voulais

J’ai pas compris
Tes mains sur moi
J’ai pas compris

Au creux des draps
C’était ma vie
Entre tes doigts

J’ai pas fini
De voir la mort
J’ai pas fini

Je suis encore
Bien trop salie
De tes efforts

J’ai vraiment peur
Quand vient le soir
J’ai vraiment peur

J’ai le cafard
Je lâche mes pleurs
Dans mon placard

J’ai pas compris
Tes mains sur moi
J’ai pas compris

Au creux des draps
C’était ma vie
Entre tes doigts

dimanche 25 octobre 2009

C'est mon enfance

Paroles et chant: Pierrot MANTHIN
Musique: Michèle GARANCE

Chanson créée en 2001, extraite de l'album de Pierrot: "Quelqu’un qui me ressemble"

C'est mon enfance

C’est mon enfance
N’y touchez pas, n’en jetez plus
À celle qui, au détour d’une rue
Me rappelle avec insistance

Je n’ai pas su quitter ses rêves
Même si la vie veut que s’achève
Son insouciance face à la vie
Moi doucement je l’ai suivie

Qu’importe ce qu’on en dira
J’aime sa fraîcheur dans mes draps
Et le parfum de sa bohème
Nos variations sur le même thème

C’est mon enfance
Laissez-moi fuir, laissez-la vivre
Ce qu’elle m’apporte me délivre
Et me ramène à l’innocence

Et toutes ces nuits passées ensemble
Me troublent et j’ai le cœur qui tremble
De devoir vivre à ma façon
Chacune de mes émotions

Qu’importe ce qu’on en dira
J’aime sa douceur dans mes bras
Et le parfum de ses poèmes
Nos variations sur le même thème

La nuit tombe sur mon enfance
Et là je devine une étoile
Qui danse sur mon arc-en-ciel
Pour me bercer dans le silence
Et ma vie vient mettre les voiles
Quand elle replie sur moi ses ailes.

vendredi 23 octobre 2009

Au vieillard anonyme

Paroles: Monique BOREL
Musique et chant: Michèle GARANCE

Au vieillard anonyme

Lentement il s’est approché
De ta boutique illuminée
Sur une canne il s’appuyait
En hésitant, il est entré.

Toi qui passes sans t’arrêter
Sauras-tu donc le regarder ?
Toi qui vis dans un grand voilier
En mouvement avec ton temps

Ce malheureux ta demandé
De quoi pouvoir mieux calfeutrer
Ses persiennes trop délabrées
Mais tu ne l’as pas écouté

Toi qui passes sans t’arrêter
Tu n’as pas su le regarder
Car tu vis dans un grand voilier
En mouvement avec ton temps

Pour mesurer il avait fait
Des nœuds de ficelle serrés.
Dans ses nœuds, il s’est embrouillé
Et je t’ai vu te détourner

Toi qui passes sans t’arrêter
Tu n’as pas su le regarder
Car tu vis dans un grand voilier
En mouvement avec ton temps.

Moi j’ai remarqué son regard,
Perdu, empli de désespoir !
Lui, ne savait pas s’exprimer
Toi ! tu l’as laissé s’en aller.

Toi qui passes sans t’arrêter,
Tu n’as pas su t’apitoyer
Car tu vis dans un grand voilier
En mouvement avec ton temps

Moi, je crois que je désirais
De quoi lustrer, de quoi cirer
Des bibelots déjà laqués.
Tu as voulu me conseiller.

Toi qui passes sans t’arrêter,
Vers moi tu t’es précipitée,
Car tu vis dans un grand voilier
En mouvement avec ton temps.

Cela s’est passé en hiver
Il y a déjà des années,
Vieillard anonyme et gelé,
Je n’ai jamais pu t’oublier…

Toi qui passes sans t’arrêter
As-tu appris à regarder ?
Sais-tu enfin prendre le temps
D’avoir un cœur de temps en temps ?

jeudi 22 octobre 2009

Chanson pour une Marraine

Paroles, musique et chant: Michèle GARANCE

Chanson dédiée à Marianne L...

En 1977, à la naissance de ma deuxième fille, je remarquais qu'une jeune fille de 17 ans vibrait d'émotion devant elle. Je la choisis alors comme Marraine.
Aujourd'hui encore, perdure entre elles une belle amitié complice et enrichissante.

Chanson pour une Marraine

Quand tu l’as regardée pour la première fois
Elle n’avait qu’un jour
En robe de princesse, l’était belle déjà,
L’était aimée d’amour

Tu la trouvais petite et tu lui as souri
En regardant ses mains
Et ta voix fut si douce qu’elle resta endormie
Le visage serein

J’avais bien remarqué, tu sais,
Et je ne t’ai rien dit,
Et tu n’en savais rien, je sais,
Mais je t’avais choisie

Quand les autres se jouaient des vagues de la mer
En riant aux éclats
Toi, tu guettais inquiète au coin de ses paupières
Un petit grain de sable

Quand les autres discutaient en restant à l’écart
Politique ou philo,
Tu parlais des enfants et tu voulais savoir
Quels seraient ses prénoms

J’avais bien remarqué, tu sais,
Ce jour-là j’ai souri,
Et tu étais sincère, je sais,
Alors je t’ai choisie

Et lorsque tout le monde au champagne arrosait
La petite merveille,
Toi, tu lui essuyais une goutte de lait
Au bord de son oreille

Les femmes avaient choisi des toilettes nouvelles
En se fardant les yeux,
Tu as ri en trouvant qu’elle était la plus belle
Dans son pyjama bleu

Elle n’aura pas de grand-messe, je sais,
Mais des cœurs au-dessus du lit
Et découpés avec tendresse, je sais,
C’est pour ça que je t’ai choisie

Tu es peut-être triste en pensant que demain
Tu ne la verras pas
Mais moi je prendrai d’elle, pensant que tu es loin,
Mille photos pour toi

Et puis viendra l’hiver et le temps de Noël
Où tu lui souriras,
Et par ses cris de joie, par sa beauté nouvelle,
Elle te réchauffera.

Elle n’aura pas de chaîne en or, je sais,
Mais des marionnettes jolies,
Et aussi un peu de ton cœur, je sais
C’est pour ça que je t’ai choisie.

Rendez-vous manqué

Paroles: André COUCHARIERE
Musique et voix: Michèle GARANCE

Trente ans après la chanson précédente (en 2007), je mettais une musique sur un texte douloureux et bouleversant qu'André avait enfin réussi à écrire

Rendez-vous manqué

La chambre était banale
Et les chaises bancales
Et seul un crucifix
Veillait sur votre lit.
Vous étiez en souffrance
Pour cette délivrance
Qui dans un dernier cri
Vint me donner la vie.
Je n'ai pas pu comprendre
À cet instant là
Que la mort venait de vous prendre
Vous séparant de moi.
Et voici que depuis l'enfance
J’ai vécu ce deuil en silence
Croyant oublier votre absence
Mais malgré les années qui passent
Ce souvenir m'angoisse
Hélas.

C'était un jeudi vingt-trois août
Souvenez-vous Madame
Nous avions pris rendez-vous
À l'hôpital Notre-Dame.

Depuis je m'imagine
Qu’il existe parfois
Des enfances assassines
Je ne sais pas pourquoi
Une image me hante
Je suis dans votre ventre
Dans la chaleur du nid
Où vous m'avez nourri
Puis tout s'évanouit
Je m'éveille et je crie
Pareil à ce cri d'autrefois
Où nous étions unis
Sans qu'on sache déjà
Que c'était le temps des ruptures
Et que les corps ont des blessures
Qui ne se cicatrisent pas
Et ce rêve me pourchasse
Hélas.

 J'en ai vécu des vingt-trois août
Croyez le bien Madame
Et j'ai connu des rendez-vous
Avec bien d'autres femmes

J'ai dû vivre sans vous
Et rechercher partout
La présence d'une femme
Femme fleur, femme flamme
Qui me donne la chance
D’une seconde naissance
Où je revoie le jour
Dans un seul cri d'amour
Bercé par des bras
Qui caressent ma peau
Et pouvoir entendre une voix
Me dire que je suis beau
Comme le feu renaît de ses cendres
J’ai revu la clarté des jours
Quand je me suis laissé surprendre
Au piège d'un merveilleux amour
J'oubliais l'orphelin
Enfin.

 A l'heure du dernier vingt-trois août
Si la mort me réclame
Je dirai à ma femme
Que j'ai hâte Madame
D’un autre rendez-vous.


lundi 19 octobre 2009

Voilà que

Paroles: Luc LANDI
Musique et chant: Michèle GARANCE

Chanson composée en 1991 enregistrée en 2002 sur piano à queue SCHIMMEL, par les soins de Pierre DELSANTI

Voilà que

C’n’est pas que je n’t’aime plus
C’est que meurt l’été
C’est qu’enfin c’est  l’automne
Moi qui vivais d’été
C’est qu’enfin s’est jeté
Le froid sur nos amours
Moi qui croyais toujours
Si facile à porter
La saison des amours
La saison enchantée

Moi qui aurais aimé
Le chant très endiablé
Du rossignol d’argent
Si facile à porter
Voilà que je me mets
Au cri bien trop strident
Des oiseaux annonceurs
De mauvais augures
Aux oiseaux enjôleurs
Je leur préfère la blessure

Voilà que je me mets
Au noir et à l’usure
Voilà que remplacée
La saison des murmures
Par celle désabusée
Des paroles si dures
Par celle intentionnée
D’une délicate rupture
A qui peut-on se fier ?
Mon dieu qu’aimer est dur



dimanche 18 octobre 2009

Romance pour ma fille

Paroles, musique et voix: Michèle GARANCE

Chanson écrite en 1977 et dédiée à ma fille aînée qui avait alors 3 ans.
Cela ne m'étonnerait pas que Marylou veuille y mettre sa belle voix dessus........


Romance pour ma fille

Ma fille voici qu’un jour tu iras à l’école
Le vent ne jouera plus le long de tes cheveux
Tu n’auras de l’été qu’un souvenir heureux
Et moi je rangerai tes poupées, tes idoles

Laisse ton ours et tes Noëls
Il faut bien perdre son enfance
Quand un automne recommence
Il est loin, le premier soleil.

Ma fille voici qu’un jour tu iras prendre un verre
Avec un étudiant effeuillant sa guitare
Vous parlerez d’amour, d’avenir, de départ
Et moi je rangerai tes cahiers d’écolière

Laisse tes rires et tes chansons
Il faut bien perdre l’insouciance
Quand le cœur n’est plus en vacances
Elle est loin, la première leçon

Ma fille voici qu’un jour tu seras désarmée
Le monde n’aura pas changé selon ton goût
Tu auras raccroché la violence à son clou
Et moi je rangerai tes livres engagés

Laisse tes larmes, laisse tes cris
Il faut bien perdre l’arrogance
Quand a vaincu l’indifférence
Elle est loin, la philosophie

Ma fille voici qu’un jour tu iras te marier
Et si le temps n’est plus aux robes de princesse
Tu seras par l’amour habillée de tendresse
Et moi je rangerai les bouquets oubliés

Laisse tes rêves et tes poèmes
Il faut quitter l’adolescence
Quand le bonheur est en partance
Il est loin, le premier je t’aime