dimanche 26 juillet 2009

Spleen

Paroles et musique: Michèle GARANCE
Accordéon: Lionel FERNANDEZ
Violoncelle: Véronique OLIVIER DE SARDAN
Interprète: ANGIE

Chanson écrite en 1990, dédiée à Luc Landi et à laquelle Angie a donné la chaleur de sa propre émotion.

Spleen

Je sais que t’es triste les soirs
Quand le sommeil a foutu l’camp,
Que t’en peux plus que t’en as marre
De ta vie qui n’est que du vent

Je sais qu’t’as trop de souvenirs
De ceux qui r’semblent à des blessures
Qui s’ouvrent lorsque vient la nuit
En de profondes déchirures

Je sais que tu n’as plus envie
Ni d’avancer ni de gagner
D’accrocher l’espoir à ta vie
Et de te battre pour y arriver

 Je sais que tu pleures d’être seul
Et qu’t’as tellement manqué d’amour
Que tu rêves d’un drap linceul
Qui t’recouvrirait pour toujours

Je sais tout ça et j’y peux rien
J’peux pas courir t’prendre dans mes bras
Et te promettre des lendemains
Où je ne te quitterais pas

J’peux pas me battre toute seule pour toi
J’peux rien faire s’il n’y a pas la vie
Qui ressuscite au fond de toi
Qui se réveille et qui grandit

 Tu sais moi aussi des fois j’pleure
Sur mon passé, sur mes souv’nirs
Sur les images d’un bonheur
Que je n’ai pas su retenir

Je r’vois des bateaux en partance
Et l’île où je voudrais mourir
Je r’vois le bleu de mon enfance
Et l’amour qui m’a fait grandir

Pourtant on a la chance d’être deux
Dans ce foutu monde pas très beau
Parfois même on y est heureux
Toi et moi autour d’un piano

Et puis je pleure aussi tu sais
Quand t’as si envie de la mort
Que tu portes sur les poignets
Les traces d’un désespoir trop fort


Alors arrête de réfléchir
Donne-moi la main et souris moi
Devant nous y a tant d’avenir
Y a plein d’soleil et moi, j’y crois.

Sirène

Paroles et musique: Michèle GARANCE
Voix: Michèle GARANCE

Sirène

Ils s’écrivaient les mêmes mots
Ils vibraient aux mêmes soleils
Ils s’emportaient dans leurs voyages
Comme on porte en soi un enfant

Elle était sa muse inconnue
Son île rêvée, sa sirène
Et lui son prince plus que charmant

Ils s’aimaient tant
Comme d’étranges amants
Qui n’ont que leurs poèmes
Pour caresser l’amour
A la fleur de sa peau

Ils s’aimaient tant,
Ils inventaient des sources
Au silence du sable
Et sous leurs rêves fous
Les soirs étaient plus beaux

Ils avaient les mêmes regards
Ils riaient de la même enfance
Ils se rencontraient chaque instant
Sur le fil d’or de leurs pensées

Elle était la femme étincelle
Sa fée retrouvée, sa déesse
Et lui son poète bien-aimé

Je les ai vus,
Bien des années après
Courir sous les étoiles
Leurs mains se souriaient
Aux caresses du vent

Je les ai vus,
Leur image en mon cœur
A tracé une larme
Ils étaient l’amour même
Depuis la nuit des temps

Ils s’aimaient tant
Ils inventaient des sources
Au silence du sable
Et sous leurs rêves fous
Les soirs étaient plus beaux
Ils s'aimaient tant
Comme d'étranges amants
Qui n’ont que leurs poèmes
Pour caresser l’amour
A la fleur de sa peau

Légère en Août

Paroles et musique: Michèle GARANCE
Chant: Danièle ALFOSEA

Chanson écrite pour la pièce de théâtre éponyme de Denise BONAL qui a pour sujet les mères porteuses.

Légère en Août

C’est quoi la vie
Un peu de temps un peu de sang
Trois saisons pour faire un enfant
Et l’automne pour qu’on oublie...

C’est quoi la vie
Une rencontre de hasard
Qui t’emporte dans un couloir
Où les murs sont repeints de gris

C’est quoi la vie
Rien qu’une robe un peu trop large
Qui te fera tourner la page
D’une enfance vécue à demi

C’est quoi la vie
Un enfant aux yeux sans couleurs
Qui jaillira de ta douleur
Vers d’autres rives plus jolies

C’est rien la vie
Tu reprendras seule la route
Un peu plus légère sans doute
Mais si triste d’avoir rien dit

D’avoir rien dit
Pas de révolte et pas de haine
Devant cet enfant qu’on emmène
Dans un soi-disant paradis

Un paradis
Où un autre homme et une femme
Feront semblant pour la parade
D’avoir mis au monde la vie
La vie

C’est rien la vie
Un peu de sang, un peu de temps
Trois saisons pour faire de l’argent
Et l’automne pour qu’on oublie
Et l’automne pour qu’on oublie

C’est rien la vie
Une hirondelle au Portugal
Quelques mots d’amour qui font mal
Une dernière danse et c’est fini

Une dernière danse 


samedi 25 juillet 2009

Café-câlin

Paroles: Pierre-Emmanuel DRU
Musique: Michèle GARANCE
Interprètes: Danièle ALFOSEA et Luc VALREY

Café-câlin

            Y a des matins câlins
            Y a des matins coquins
            Tes yeux déshabillés
            Plongés dans mon café
            Sur nos tartines de pain
            J’étale nos destins
            J’étale nos destins

            Y a des matins malins
            Y a des matins trop bien
            Dans l’reflet du café
            Tes lèvres me souriaient
            Sur ma tartine de pain
            J’ai caressé ta main
            J’ai caressé ta main

REFRAIN

Et si l’on s’aime encore
Tous les jours un peu plus fort
Ne cherchons pas pourquoi
Nos deux vies sont comme ça
Gardons notre tendresse
Gardons notre jeunesse
La fraîcheur de l’amour
Sera pour nous toujours
Toujours
(Bis)

Dans nos week-ends ballades
Dans nos week-ends prom’nades
Tapis de fleurs brûlées
Par un soleil d’été
Sur une fleur des neiges
J’ai accroché nos rêves
J’ai accroché nos rêves

Pour une nuit encore
Pour une nuit d’accord
Nos têtes éparpillées
Après l’amour du corps
Nous allons nous quitter
Jusqu’au matin café
Jusqu’au matin café

Dans nos week-ends de charme
Dans nos week-ends de parme
Sur couleur oranger
L’automne est arrivé
La fleur de tes pensées
Me donne envie d’chanter
Me donne envie d’chanter

Pour une nuit encore
Pour une nuit d’accord
Nos têtes éparpillées
Après l’amour du corps
Nous allons nous quitter
Jusqu’au matin café
Jusqu’au matin café

Nuits argentines

Paroles: Alfredo ARIAS
Musique: Michèle GARANCE
Interprète: Michèle GARANCE


Chanson sur le déracinement interprétée à la fin du drame, par l'héroïne de la pièce de théâtre "famille d'artistes"

Nuits argentines

Buenos Aires il me faut partir
C’est la vie, chanson amère
Qui va laisser mes souvenirs
Mourir en terre étrangère ?

J’ai le cœur qui déraisonne
Dans un parfum de glycine
Adieu mes jardins d’automne
Adieu mes nuits argentines

Buenos Aires il me faut partir
Vers d’autres chemins à suivre
De nostalgie en désir
Mélancolie de survivre

Oh mon paradis perdu
De maisons sans importance
Où je ne reviendrai plus
Poser le front de l’enfance

Mais pour un Carlos Gardel
Un bandonéon qui pleure
Un footballeur au soleil
Mythe éternel tu demeures

J’ai le cœur qui déraisonne
Dans un parfum de glycine
Adieu mes jardins d’automne
Adieu mes nuits argentines

Buenos Aires il me faut partir
C’est la vie, chanson amère
Qui va laisser mes souvenirs
Mourir en terre étrangère ?

T’écrire

Paroles: Jean VERDURE
Musique: Michèle GARANCE
Interprète: Danièle ALFOSEA


T’écrire

T’écrire pas à pas
Sur la route du tendre
Y suivre tes méandres
Et ne me perdre pas

T’exhaler à douleur
Comme une belle histoire
T’enfanter de mémoire
Et retenir mes pleurs

Te lire à pleines mains
Toute vive en silence
Le temps d’une existence
Et passer mon chemin

T’imaginer de chair
Quand tu n’es plus que l’ombre
Du délire où je sombre
Et te remettre au clair

Projeter en chanson
Ton image physique
Ecouter ta musique
Et garder ma raison

Te jouer en solo
Sur mon fil d’Ariane
En dénouer l’arcane
Et marcher sur tes flots

Te danser dans la nuit
Comme un feu d’herbes folles
Te faire farandole
Et rester qui je suis

Faire, faire de toi
Et le mil et unième
Et l’unique poème
Et dormir sous ton toit.

T’écrire pas à pas
Sur la route du Tendre
Y suivre tes méandres
Et ne me perdre pas

Te graver sur le vent
Pour que l’on s’y déchire
Me blesser à ton rire
Et revenir vivant

Te lire à pleines mains
Toute vive en silence
Le temps d’une existence
Et passer mon chemin

Te peindre sur la peau
De la plus haute étoile
Me prendre dans ta toile
Et trouver le repos

Perdu

Paroles: Jean VERDURE
Musique: Michèle GARANCE
Interprète: Thierry LAVIGNE


Perdu

Perdu ta trace
Perdu le fil
Perdu la face
Et le profil
Perdu ma chemise
Suis pas plus heureux
- Ma dernière mise-
Je n’ai plus de jeu
Perdu les rênes
Perdu le Nord
Perdu ma peine
Personne à bord
Perdu la boussole
Perdu le chemin
De la grande école
Je n’ai plus ta main
Perdu la trame
Perdu le vent
Perdu la femme
Perdu l’enfant
Perdu l’Eurydice
De mes dix-sept ans
Qu’on l’ensevelisse
Je n’ai plus le temps
Perdu conscience
Du temps perdu
Perdu patience
Me suis vendu
Perdu l’habitude
De rentrer chez moi
L’hiver sera rude
Je n’ai plus de bois
Perdu les rimes
De mon quatrain
Payé la dîme
Raté mon train
Perdu la bataille
Au champ de douleurs
Où faut-il que j’aille ?
Je n’ai plus d’ailleurs
Perdu la belle
Perdu le la
C’était pour elle
Tous ces mots-là
Perdu contenance
Perdu contenu
Finie la romance
Me voilà tout nu.

Dédicace

Paroles Jean VERDURE
Musique et Interprète: Michèle GARANCE


Poème que l'auteur a dédié à sa femme Micheline

Dédicace

Mon clair-obscur, ma douce-amère,
Mon petit jour et mon grand jeu,
Ma femme-enfant, ma reine-mère,
A toi ma neige, à toi mon feu.

Ma fille d’Eve, en sœur amante
Mon chat fourré, mon loup-garou,
Mon tord-boyaux, mon tilleul-menthe,
A toi mon spleen et mon courroux.

Mon oiseau-lyre, ma pie-grièche,
Mon double tour, ma clé des champs,
Sois mon sépulcre et sois ma crèche,
Mon libre-cours et mon plain-chant,

Sois le calice où je m’abreuve,
Sois l’océan qui me boira,
Mon billet doux, mon roman-fleuve,
Mon écho, mon et cetera…

Mon ex æquo, ma volte-face,
Mon demi-mal, mon faux-semblant,
Quoi que je fasse ou contrefasse,
Tu me projettes noir sur blanc,

Tu me conjugues, me déclines
De bonne cause à pire effet,
Mon pur onyx, ma bonne argile,
Mon imparfait plus-que-parfait.

Sois mon délire et ma mesure,
Mon calme plat, ma force dix,
Mon tout de miel, ma pomme sure,
Mon à venir du temps jadis,

Ma main verte, ma main courante
Ouverte à mes douze saisons,
Ma fin d’été marquant quarante,
Mon train-train de grande maison.

Ma taille-douce et mon eau-forte
Mon entre deux, mon quatre-quarts
Mon maître mot, ma lettre morte
Mes petits pas, mes grands écarts,

Sois mon rideau d’avant-première,
Mon à-côté, mon ici-bas,
Mes cent lustres d’années-lumière,
Mes mille et un jours de sabbat,

Mon ciel de lit de vigne vierge,
Ma rose trémière des vents,
Mon droit fil, ma feuille à l’envers,
Mon quai de gare et mon couvent,

Mon tout-venant, mon sens unique,
Mon âge d’or, mon an trois mil,
Mon cri, mon crève-cœur  chronique
Mon amour, mon ainsi soit-il !